A quoi s'attendre ?
Ces quelques extraits sont le fruit de mon travail, rédigés ces dernières années, reproduits ici avec le consentement de mes confidents.


“ Lorsqu’elle parla,
sa voix au timbre clair et vibrant, ses expressions nettes et précises nous frappèrent et tout de suite nous intéressèrent... ”

Toutes mes pensées se tournent en particulier vers Anne dont l’aide m’a été des plus précieuses. Sans elle, sans son avis inestimable sur la préparation du texte, sans ses conseils, jamais je ne serais arrivé à mes fins.

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BIOS - LA VIE -
ET
GRAPHEIN - ECRIRE -
Pour nous, Villemandeur…
Pour nous, Villemandeur était un lieu rêvé pour les jeux, les fruits frais dégustés à peine cueillis, les courses à travers champs au milieu des trois ou quatre hectares de la propriété. C’était aussi l’affection et la gentillesse de notre grand-mère Blanche, l’aide que nous lui apportions en nous occupant de notre grand-père qui nous reconnaissait à peine, les farces que nous ne manquions pas de faire à Tante Marie. Nous ramenions le lait de la ferme des Pelletier, des cultivateurs voisins, nous puisions l’eau avec Augustine, la cuisinière et jardinions avec Monsieur Séverin, le jardinier qui venait à la propriété deux fois par semaine. Et le dimanche, nous ne manquions pas d’aller à la messe en voiture à cheval avec un cocher surnommé « la chaleur », probablement à cause de son visage rougeaud. Les trois quarts du village faisaient appel à lui, dont nos grands-parents qu’il emmenait chaque dimanche à la messe. Pour nous qui avions l’habitude de l’automobile, ce moyen de locomotion était une attraction.

Frère Bernard, Missionnaire des campagnes

Au terme du travail accompli avec Madame Palier pour pouvoir offrir à mes neveux et nièces un témoignage direct sur mon parcours, je garde le meilleur souvenir de l’aide précieuse que m’a fourni cet irremplaçable écrivain. Son exactitude, sa délicatesse, sa mémoire attentive (pour soutenir mes défaillances de mémoire) et sa discrétion égale à sa compréhension, ont été les clés de notre collaboration. J’ai admiré la perfection de son travail, lorsqu’elle a repris et présenté définitivement le fruit de notre travail commun. Avec ma reconnaissance.
Le 5 janvier 1917…
Le 5 janvier 1917 à 8 heures du matin, lorsque je pénétrai dans la salle d’études de l’hôpital-école Edith Cavell, mon cœur battait bien fort. La personne que j’avais en face de moi retint plus longtemps mon attention. Elle était assez jeune, ses cheveux coiffés simplement étaient en partie dissimulés par un bonnet de médecin en toile blanche. Elle était douée d’une physionomie intelligente et agréable, bien que la bouche eut un pli très moqueur et, lorsqu’elle parla, sa voix au timbre clair et vibrant, ses expressions nettes et précises nous frappèrent et tout de suite nous intéressèrent.

Amélie H. - 25 ans
En 1934, mes parents ont décidé…
En 1934, mes parents ont décidé, pour me perfectionner en allemand, de m’envoyer à Munich chez le frère aîné de mon père, qui était le grand rabbin orthodoxe de Munich.
Après quelques échanges de lettres, mes parents m’ont mise dans le train. J’avais seize ans et demi.
Nous ignorions tout de ce qui se passait en Allemagne. Cela paraît aujourd’hui incroyable, mais c’est la réalité.
La famille de mon oncle était adorable, j’ai été accueillie avec beaucoup d’amour. Il y avait trois filles et un garçon, tous plus gentils les uns que les autres. Tout allait bien.

Quand je sortais dans la rue, en revanche, un monde d’une grande bizarrerie m’attendait. Partout des gens en uniformes, les jeunes aussi. Une grande effervescence régnait. Les jeunes marchaient au pas de l’oie, chantaient à tue-tête des chants martiaux. Ils arrêtaient la circulation, se mettaient au milieu de la chaussée et faisaient des exercices militaires ! Une jeune maman poussait un landau et disait à son bébé qui avait un revolver sur les genoux : « Ma petite chérie, dis “Heil Hitler” à la jeune fille ! » Les jeunes hommes portaient un uniforme noir ou brun, les jeunes filles des socquettes, une jupe noire et un chemisier blanc. Et partout, mais partout dans la ville, des croix gammées.

Ces gens avaient l’air très heureux mais étaient aussi arrogants, agressifs.

Klara W. - 92 ans
Notre famille adorait festoyer…
Notre famille adorait festoyer, et les occasions ne manquaient pas : les pardons, les fêtes des saints, comme celle de Saint-Hervé, patron de notre quartier, au cours desquelles nous défilions en procession avec des bannières. Ensuite, nous nous réunissions chez les oncles et les tantes du quartier qui invitaient toute la famille. Noël était plus intime : nous nous rendions avec nos parents à la messe de minuit (qui nous paraissait interminable), en parcourant à pied les trois ou quatre kilomètres qui nous séparaient de l’église du village. Le meilleur moment était celui du retour lorsque, transis, nous dégustions tous ensemble un bon chocolat chaud avant de nous coucher. Si c’était une année faste, chaque enfant avait un petit présent, un petit Jésus en sucre ou une orange. Le seul cadeau dont je me souvienne fut un petit harmonica que j’eus lorsque j’avais douze ans.

Alice et Georges

Lorsque nous avons entrepris, ma femme et moi, d’offrir à nos enfants et petits-enfants ce que fut notre vie, nous ne savions comment faire. Grâce à l’écoute, à la disponibilité et au talent d’écrivain de Madame Palier, nous avons pu, en quelques mois, mener à bien notre projet. Je l’en remercie bien chaleureusement.
Le matin du 22 septembre 1948…
Le matin du 22 septembre 1948, à l’école, après avoir écouté à la TSF durant la nuit en compagnie de mon père le championnat du monde de boxe à New York, entre le grand Marcel Cerdan et l’Américain Tony Zale, je profitai que l’instituteur avait le dos tourné pour mimer, sur les flancs de mon voisin de droite, « des crochets du droit et du gauche » semblables à ceux de Cerdan qui lui avaient permis de devenir, cette nuit-là, champion du monde. Mais hélas, en me redressant de ce combat homérique, dans un silence glacial, j’entendis mon instituteur annoncer : « Monsieur Eauclère, nous ne sommes pas ici sur un ring de boxe, et je me vois contraint de vous retirer deux points de conduite, ce qui devrait vous permettre, comme chaque mois, d’atteindre le zéro absolu… »

Jean

Merci, Anne, pour votre aide si précieuse. Sans votre disponibilité, je pense que j’aurais eu du mal à terminer ma biographie. Votre professionnalisme m’a été d’un grand secours.
Ce fut au même moment…
Ce fut au même moment que j’entrai dans ma peau d’écolière dans une petite école située rue de Turenne afin que je puisse être en contact avec d’autres enfants. Je n’avais pas beaucoup de cousins ou bien ils étaient plus âgés que moi, en dehors de Boris, le fils de ma tante Tobalé. Pour me tenir compagnie, il avait eu l’idée de m’offrir un petit chat, « Zouzou », qui me laissait faire ce que je voulais, comme le promener dans ma voiture de poupée ou autre gentille misère d’enfant… Il devint par la suite un « gros Zouzou », particulièrement voleur, qui avait appris tout seul à faire sauter la targette du garde-manger pour se goinfrer des merveilles culinaires de Maman.

Bluma

C'est autour d'un petit café à mon domicile que nous avons, Anne Palier et moi-même, commencé à travailler. Anne Palier a su tranquillement m’écouter lui décrire mes projets, poser des questions, faire des remarques et des propositions avant d’écrire plusieurs épreuves que nous avons relues ensemble. Pour résumer, Anne Palier m’a fourni un travail de qualité tout à fait professionnelle.